Mes plus beaux souvenirs à vélo
Raid à vélo de route dans le HAUT ATLAS MAROCAIN du 02 au 11 novembre 2017


JOUR 1 : ARRIVEE A MARRAKECH
Salam Alaikoum. Et oui tout de suite dans l'ambiance !
Vol régulier Nantes - Marrakech, arrivée heure locale 11H00. Température 25°, contraste avec nos températures mayennaises en cette période de l'année. Notre guide Christian attend à l'aéroport. Aujourd'hui récupération des vélos chez Hassan Bouhrazen, réglages fins, il faut un vélo bien à sa taille car demain on attaque direct par le fameux col du Tizi-N-Tichka à 2260 m d'altitude. Découverte de Marrakech en soirée.
Marrakech fait partie des destinations qui font rêver les voyageurs. Cette ville ne laisse pas indifférent, il faut se laisser porter par les couleurs et les odeurs. Au centre de la médina (la veille ville entourée de remparts), l'immense place Jemma-el-Fna et son animation valent à elles seules le déplacement. C'est un immense théâtre de plein air. On y trouve des diseuses de bonne aventure, des montreurs de serpents, des montreurs de singes, des groupes de musiciens, des conteurs, des porteurs d'eau berbères, des femmes proposant des tatouages au henné .... On peut tout prendre en photo mais toute photo se paie et ne surtout pas oublier de le faire .... Le soir, la place devient un vaste resto en plein air où des dizaines de gargotes bâchées et flanquées de banquettes en bois nous proposent soupes, salades, couscous, tajines, grillades, brochettes, mechouis, poissons, le tout cuit devant nous dans une ambiance très conviviale. Pas d'alcool mais du thé aux chariots équipés d'une cuve en cuivre.
Au nord de la place les souks colorés et bruyants. Ils regroupent plus de 40000 artisans locaux et sont classés par métier et par quartier. Il faut se laisser guider par sa curiosité de l'instant et se perdre dans les ruelles des souks. Ici l'huile de babouche est reine, il n'y a guère d'autres moyens de transport que la marche pour visiter (certes, les marocains s'y déplacent aussi à mob ...).

JOUR 2 : LA ROUTE DU TIZI-N-TICHKA - LA VALLEE DE L'OUNILA - ÂÏT-BENHADDOU
La route du Tizi-n-Tichka est l'une des plus belles du Maroc et le passage obligé de Marrakech pour atteindre Ouarzazate. Ce parcours montagneux nécessite une bonne condition physique et demande beaucoup d'attention, ce n'est qu'une succession de virages très serrés qui culminent sur le col du Tizi-n-Tichka, à près de 2300 m d'altitude. La vue commence à surprendre à partir du col du Tizi-n-Aït-Imguer (1470 m). Superbe vue sur l'oued blotti au fond du canyon encaissé. Des étals de marchands de minéraux sur le bord de la route. A éviter ... du faux plus vrai que nature, vendu à des prix aussi élevés que l'âge des fossiles !
Culture : un oued désigne une rivière.
En bas de la descente du col, on prend une petite route goudronnée en direction de Telouet, situé à 1870 m d'altitude. La route est en très mauvais état avec des travaux en cours. Le village de Telouet est dominé par une superbe kasbah de terre abandonnée. De Telouet, on va atteindre directement Aït-Benhaddou en suivant l'ancienne route des caravanes dans la vallée de l'Ounila. Le parcours est magnifique.
Culture : une kasbah au sud-est du Maroc désigne une habitation carré avec 4 tours aux angles, construit en terre cuite. Habitation berbère destinée aux familles de nobles.
A 30 km avant Ouarzazate, Aït-Benhaddou est l'un des ksour les mieux préservés de tout le sud marocain. Sa visite laissera un superbe souvenir et des images plein la tête (visite demain matin). Dans cette forteresse de terre et de roseaux, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, un dédale de ruelles et de passages entre les fragiles maisons de terre. Beaucoup de réalisateurs sont venus y tourner des scènes. Parmi les films célèbres, Le Diamant du Nil, Lawrence d'Arabie, Gladiator, Mission Cléopâtre ....
Culture : un ksar, des ksour, il s'agit d'un groupement d'habitations entouré de murailles et avec des tours d'angles. Ces petites forteresses en terre cuite sont établies le plus souvent sur des pitons rocheux ou en bordure de falaise.


JOUR 3 : OUARZAZATE - LA VALLEE DU DADES - LA VALLEE DES ROSES - BOUMALNE DADES
Visite du ksar Ait Benhaddou puis approche minibus jusqu'a Ouarzazate qui est l'une des portes d'entrée vers le désert. Pourtant le long de l'oued Dadès, on trouve des vergers, des champs, des palmeraies et des jardins verdoyants. Un ruban fertile, les hommes possèdent la science de l'eau.
Nous roulons ensuite sur la route des mille kasbahs, il y en a paraît-il plusieurs milliers mais nous en verrons beaucoup moins, les autres sont bien cachées des regards et difficiles d'accès. Il faut ouvrir grand les yeux pour les apercevoir. Les paysages deviennent beaucoup plus désertiques et la route goudronnée est pratiquement rectiligne.
Skoura est notre première étape après Ouarzazate. C'est le début de la vallée du Dadès. Sa palmeraie (environ 140 000 palmiers) est l'une des plus spectaculaires du Maroc. Ici les cultures sont variées : dattes, olives, amandes, abricots, grenades, figues.
En continuant la route principale, on franchit le Tizi-n-Taddert (1370 m) et nous arrivons à El-Kelaâ M'Gouna, gros village sans intérêt, sauf celui de pouvoir s'y ravitailler. C'est le point de départ de la célèbre Vallée des Roses assez préservée du tourisme. On y cultive bien des roses, mais elles fleurissent que de mi-avril à fin mai. On récolte en moyenne un millier de tonnes de roses par an. La moitié de la production est séchée, l'autre moitié distillée pour faire de l'eau de rose, le tout exporté majoritairement vers l'Europe. Quatre tonnes de roses sont nécessaires pour obtenir 1 kg d'extrait. Dommage pas de photos, ce n'est pas la bonne période. Dans la vallée tout tourne autour de la rose mais on y trouve également des fabriques de poignards, perpétuant la tradition avec des manches et des fourreaux en bois de cèdre ou en os de dromadaire.
Boulmane Dadès est un centre administratif important. Ce sera notre étape pour 2 nuits. En effet demain nous roulerons dans les Gorges du Dadès (un aller-retour certainement inoubliable).
Superbe ambiance ce soir au restaurant avec groupe de musiciens marocains, gâteau d'anniversaire pour Martine et quelques bouteilles de Guerrouane rouge.


JOUR 4 : ALLER/RETOUR DANS LES GORGES DU DADES
Départ de Boulmane Dadès pour un aller/retour dans les gorges du Dadès, çà grimpe, au delà des 2000 m (l'Alpe d'Huez marocain) avec un passage à 14 %. Une journée pour grimpeur. Les paysages sont splendides, les habitations se confondent avec la roche, les oueds se faufilent entre les hautes murailles. La nature se donne en spectacle et l'on se sent tout petit. La partie la plus étroite et impressionnante commence au nord d'Aït-Oufi et s'étend sur une dizaine de kilomètres. La route grimpe alors en lacets jusqu'à surplomber le vide de plus d'une centaine de mètres. La route débouche au village d'Imdiazen, les gorges font place à une vallée verdoyante bordée de monts peignés de longues stries, telles des courbes de niveau d'une carte IGN. Nous arrivons ensuite à Msemrir, point de départ de nombreuses randonnées. On pousse un peu plus loin en direction de Tilmi sur quelques kms puis demi-tour pour une nouvelle soirée à Boulmane Dadès.


JOUR 5 : TINEGHIR - LES GORGES DU TODGHA - ERFOUD
Aujourd'hui très chaud 29°. Appproche minibus pour les gorges du Todgha.
Tineghir, s'écrit également "Tinerhir", est réputée pour la beauté de sa palmeraie. Un beau point de vue du belvedère à la sortie de la ville en direction des gorges. Quel panorama ! La palmeraie, irriguée par l'oued Todgha est magnifique.
Les gorges du Todgha, s'écrit également "Todra", plus étroites que celles du Dadès, sont impressionnantes. L'eau y coule toute l'année. C'est au fond des gorges que se trouve la source aux poissons sacrés, une source d'eau plus chaude, où vivent des poissons que nul n'a le droit de pêcher. Au plus étroit, les gorges sont larges d'à peine 10 m et l'aplomb fait plus de 160 m. A certains endroits le soleil ne pénètre pas très longtemps. En cas d'orage, l'eau peut monter de 6 m en 2 ou 3 mn, impossible de s'échapper. C'est pour cela que les berbères ont bâti leurs maisons sur les hauteurs. Ne pas s'y engager lorsque le temps est menaçant.
Erfoud, il paraît que le soleil y brille 340 jours par an. Tous les ans, on y organise la "foire internationale des dattes". C'est la base de départ pour les dunes de l'erg Chebbi, notre prochaine étape de demain.
Culture : un erg est un désert de dunes de sable


JOUR 6 : MERZOUGA ET LES DUNES DE L'ERG CHEBBI
Hier mauvaise chute de Marie-France, fracture de la hanche nécessitant une opération avant rapatriement. Bon courage et bon rétablissement.
Aujourd'hui 30°.
L'erg Chebbi est un haut lieu du tourisme. Il faut dire que çà en vaut le détour.
Un erg avec des dunes impressionnantes (300 m de hauteur) qui changent de couleur en fonction de la lumière du jour. Il s'agit d'un gros tas de sable d'environ 27 km de long sur 7 km de large. C'est le vent qui s'est chargé de mettre en tas tout le sable.
Escalade à pied des dunes très sportive et descente en courant. Partie de rigolade.
C'est à qui proposera la meilleure excursion, à pied, à dos de dromadaire, en quad ou en 4X4. Les rabatteurs vous affirmeront qu'ils sont issus d'une famille de nomades et qu'il faut absolument passer une nuit en bivouac dans le désert.


JOUR 7 : RISSANI - ALNIF - TAZZARINE
Levée du soleil sur les dunes, magnifique !!!
Départ en minibus pour un arrêt à Rissani. C'est une petite ville qui vit au rythme de sa palmeraie et de son souk. Ici beaucoup de chasse-touristes qui vous mettent le grappin dessus dès votre arrivée. Il paraît que c'était déjà comme ça au temps des caravanes. Le souk est plus important le dimanche car les gens des bleds alentour se regroupent pour acheter ici, pendant que leurs centaines d'ânes patientent sur un terrain vague, d'où le nom de "marché aux ânes". On y trouve des montagnes de dattes, fruits et légumes, viande débitée à la machette, cordonniers qui aiguisent leurs outils sur des meules à pédales, vaches moutons attachés à une corde qui tient lieu d'étalage. On est très loin des souks à touristes de Marrakech.
Changement de programme, nous devions aller en vélo jusqu'à Tazzarine la capitale du henné, mais il y a 3 semaines le campement berbère a souffert suite à un gros orage.
Donc étape à Alnif renommée dans tout le sud marocain pour sa patate cultivée le long de la superbe palmeraie qui borde la piste au nord du village. C'est ici que l'on mange les meilleures frites du Maroc.
La route rectiligne traverse des villages dans un paysage semi-désertique à la végétation arbustive très éparse.
105 km vent de face et température de 30°, quelques cyclos ont terminé dans le minibus.


JOUR 8 : LE TIZI-N-TAFILATET - ZAGORA
Encore une journée dans le désert de cailloux à 30° avec un vent de face. A part Dédé, Moustapha notre guide et moi-même, pas de volontaires pour se mettre le nez dans le vent.
La route par le col du Tizi-n-Tafilatet est une étape à l'ambiance désertique et paysages lunaires qui se termine dans la plus grande palmeraie du Maroc à Zagora. Une superbe route désertique !
Zagora est la dernière grande ville avant le désert de sable, une étape incontournable du sud marocain.
La palmeraie du Tafilatet est la plus grande du Maroc avec 40 km et 700 000 palmiers dattiers. Mais le parasite "bayoud" cause d'importants dégâts à la palmeraie.


JOUR 9 : LA VALLÉE DU DRÂA - L'OASIS D'AGDZ
De Zagora à Agdz, nous empruntons une route excellente qui offre des panoramas splendides dans la vallée du Drâa, en longeant la palmeraie avec un chapelet quasi continu de ksour. Le Drâa, né dans le massif de l'Atlas arrose l'ensemble de la palmeraie jusqu'au désert. Ici des palmiers dattiers, des figuiers, des grenadiers... On trouve des vendeurs à la sauvette qui proposent des paquets de dattes sur le bord de la route. La récolte vient de se terminer. Le surnom de la datte, "l'or brun du désert".
Agdz et son magnifique oasis, dominée par une impressionnante arête rocheuse qui suit le fleuve sur près de 40 km.
Après Agdz, notre dernier col, le Tizi-n-Tinifitt à 1650 m.
Retour de Ouarzazate à Marrakech en minibus. Passage par le Tizi-n-Tichka, des travaux impressionnants dans le col.


JOUR 10 : VISITE DE MARRAKECH
Une grande partie du groupe s'est envolée ce matin pour la France. Je prolonge un peu avec Pascal et Martine pour profiter du soleil et visiter Marrakech.
Le jardin de Majorelle, héritage laissé par le peintre français Jacques Majorelle. Une couleur bleu Majorelle qui orne ce magnifique jardin avec de superbes plantes cactées. Visite du musée berbère et du musée Yves Saint Laurent.
La medersa Ben Youssef est une ancienne école coranique qui présente de merveilleuses décorations. Ici tout l'art marocain.
Les souks, véritables labyrinthes, un univers de couleurs et de senteurs où la négociation s'impose. Être invité "aux plaisirs des yeux" et pour tout achat qui se précise goûter au tabouret "casse la fatigue" ...
La mosquée de Koutoubia, le monument le plus imposant et le plus visible à Marrakech. Son minaret domine à 70 m de hauteur. Accès non autorisé aux non-musulmans, seuls les jardins sont ouverts à tous.
Une soirée de folie à Marrakech. Le Maroc gagne 2-0 contre la Côte d'Ivoire en qualification de la coupe du monde. La population en liesse dans les rues.
Demain, retour en France. Un formidable séjour dans l'est du Maroc qui restera l'un de mes meilleurs souvenirs à vélo.
Eric, dit "Rico".








































































































































